La cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict : Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat de la basilique de Nice du 29 octobre 2020, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible. Une peine rarissime, qui n'avait jusqu'ici été prononcée qu'à cinq reprises en France.
Interrogé au micro de l'agence de presse SmartRadio, Me Philippe Soussi, avocat des parties civiles, est revenu sur la gravité des faits et le caractère exceptionnel de cette condamnation.
Une peine exemplaire face à l'horreur des crimes
"Il paraissait vraiment évident que la peine qui a été prononcée allait l'être, compte tenu d'un certain nombre d'éléments", a expliqué Me Soussi. L'avocat a insisté sur deux facteurs déterminants ayant pesé dans cette décision : "d'abord l'atrocité des crimes commis et ensuite le comportement de l'accusé au cours des débats".
Selon lui, la reconnaissance des faits par Brahim Aouissaoui ne visait en aucun cas à participer à la manifestation de la vérité ou à exprimer des regrets envers les victimes et leurs proches. "Il ne s'est agi que de reconnaître les faits pour les revendiquer", a-t-il souligné.
"Un combattant de l'État islamique dans le box"
Me Soussi a décrit un accusé figé dans une posture fanatique, totalement détaché de la douleur des victimes. "On avait dans le box un combattant de l'État islamique", a-t-il affirmé, rappelant que la scène à laquelle ont assisté les parties civiles lors des débats était d'une violence psychologique rare. "Le djihad était jusque dans le box", a-t-il déclaré, ajoutant que cette posture assumée par l'accusé était "affligeante et extrêmement douloureuse" pour les familles des victimes.
Une condamnation exceptionnelle et symbolique
Rappelant que seules cinq autres condamnations à la perpétuité incompressible avaient été prononcées en France, Me Philippe Soussi a qualifié cette peine d'exceptionnelle, mais nécessaire. "Elle a été prononcée à la hauteur de l'atrocité des crimes commis", a-t-il affirmé.
Avec cette décision, la justice française envoie un message fort contre le terrorisme. Brahim Aouissaoui, qui a désormais dix jours pour faire appel, a été reconnu coupable de l'assassinat de trois fidèles dans un lieu de culte, ainsi que de sept tentatives d'assassinat contre des policiers et d'autres personnes présentes lors de l'attaque.
L'issue de ce procès marque une étape importante pour les familles des victimes, qui espèrent que cette condamnation apportera une forme de justice et de reconnaissance à leur douleur.